



living core of the 76sqm
Guide de l'autonomie
→ La conception d'une maison sur mesure doit commencer par une analyse détaillée du terrain et de ses caractéristiques, en particulier dans un site reculé ou difficile.
→ Il s'agit de comprendre le paysage et sa topographie pour déterminer l'emplacement de la future maison, ainsi que son orientation en fonction du panorama.
→ Il faut aussi soigneusement étudier la météorologie locale, notamment les phénomènes extrêmes, et évaluer le facteur solaire (voir Maison passive, page 252), la possibilité d'abondantes chutes de neige et de fortes pluies, de vents violents et, sur le littoral, d'embruns salés.
→ Assurez-vous le concours d'un architecte ou d'un concepteur qui comprenne bien votre projet, fasse preuve d'imagination et soit prêt à réaliser une habitation qui tienne compte du lieu après l'avoir bien analysé.
→ Prenez le temps d'expliquer clairement à votre architecte ce que vous souhaitez, tant à propos du programme que de l'esthétique.
Un document écrit permet d'éviter les malentendus.
→ N'hésitez pas à prendre conseil auprès d'autres spécialistes, comme des géomètres et des conseillers en environnement, capables d'évaluer l'impact de la construction sur le terrain.
Prévoyez du temps pour surveiller l'évolution du projet, même si vous faites confiance à votre architecte ou maître d'œuvre. Votre participation vous permettra d'éviter erreurs et compromis.
→ Assurez-vous d'avoir le droit de construire sur le terrain. En cas de doute, procédez à plusieurs vérifications du statut du terrain auprès des autorités responsables.
→ La plupart des sites isolés à la campagne et sur le littoral, notamment dans les parcs nationaux ou d'autres environnements sensibles, sont soumis à des contraintes de constructions pouvant affecter votre projet.
Il est très important de bien comprendre et de respecter ces contraintes.
→ Les restrictions portent couramment sur la hauteur, la surface, les matériaux et l'infrastructure et, dans les zones côtières, la distance par rapport au littoral.
En général, elles ont été prescrites pour de bonnes raisons. Considérez-les comme des stimulants de la créativité et non comme des désagréments. Prenez contact avec la commune et avec votre architecte afin de mieux connaître ce qui est permis sur le terrain.
→ Étudiez dès le départ l'accessibilité au terrain afin de vérifier si l'isolement ou le manque d'infrastructures pourrait avoir des conséquences pratiques et financières sur le processus de construction.
→ En faisant l'hypothèse que les réseaux de viabilisation traditionnels sont inexistants ou limités, étudiez la façon dont vous pouvez disposer avec fiabilité d'eau, de chauffage et d'électricité (voir sections suivantes) et prenez conseil.
→ Avant de commencer les travaux, assurez-vous d'avoir obtenu le permis complet par écrit et que la commune ait connaissance du début imminent de la construction.
→ Rédigez un document clair et réfléchi, ou faites une liste détaillée, décrivant la conception de la maison, et pensez à l'impact que peut avoir l'habitation sur le terrain et l'environnement.
→ Envisagez de réduire cette liste à l'essentiel, en particulier si la maison n'est faite que pour les vacances ou des séjours temporaires qui ne nécessitent pas l'espace et les équipements d'une habitation à l'année.
→ À retenir : un plan au sol limité réduit l'impact visuel sur l'environnement, ainsi que l'empreinte carbone de la maison, tant en ce qui concerne l'énergie et les matériaux nécessaires à la construction que le chauffage et l'éclairage. Plus une maison est petite, moins elle mobilise de ressources.
→ Une pièce adaptable et modulable permet d'y effectuer plusieurs activités - faire la cuisine, manger, se détendre - et réduit la taille globale de la structure.
→ Les espaces qui font communiquer
Pintérieur avec l'extérieur, comme les terrasses, couvertes ou non, sont des pièces d'extérieur attrayantes qui contribuent à limiter l'emprise de la maison sur le terrain.
Ils sont aussi essentiels pour s'immerger dans le cadre naturel.
→ Envisagez la hauteur et la silhouette de la maison au sein du paysage en visant l'équilibre entre discrétion et insertion dans l'environnement naturel.
Placez la construction dans le paysage en tirant profit de la forme du terrain. Vous respecterez d'autant plus l'environnement en adossant la maison à une colline ou en l'insérant dans les replis du paysage, au lieu d'imposer un corps étranger dans la campagne ou sur le littoral.
→ Soyez attentif aux influences, aux traditions, aux matériaux et aux revêtements de l'architecture locale, même pour une construction résolument contemporaine.
Votre maison aura ainsi plus de caractère et se fondra naturellement dans la région.
Orientez le bâtiment et placez fenêtres et terrasses en respectant l'intimité des maisons voisines comme la vôtre. Cherchez des solutions subtiles pour éviter intrusions et regards indésirables, sans négliger les droits de passage et d'accès.
→ Un ensemble de petites structures reliées entre elles par des pièces d'extérieur pourrait mieux convenir au site qu'une grande résidence et vous donner des idées pour implanter discrètement la construction dans la topographie.
→ Efforcez-vous de limiter le plus possible la hauteur des bâtiments annexes, comme les garages et remises, et de leur donner un aspect semblable à celui de la maison.
→ Respectez autant que possible la faune, la flore et les arbres existants. La préservation de la végétation naturelle est un geste écoresponsable et permet à la maison d'être en synergie avec son environnement.
→ Les plantes et arbres parvenus à maturité atténuent l'impact de la construction sur le paysage et apportent de l'ombre.
Étangs et bassins contribuent à rafraîchir la maison l'été.
→ Les toits végétaux et la plantation de végétaux qui se complètent autour de la maison permettent de compenser l'impact d'une construction, à condition que les plantes conviennent au site et au climat.
→ Comparée à des fondations creusées dans la terre, l'utilisation de minces piliers ou de pilotis est aujourd'hui un moyen courant de réduire l'impact sur le terrain.
Une plateforme surélevée permet en outre de retirer ou de rénover la structure ultérieurement sans laisser de trace sur le site.
Étudiez et préparez soigneusement tout ce qui doit être enterré, comme des citernes de stockage de l'eau ou le forage destiné à l'installation d'une pompe à chaleur géothermique. Ces travaux doivent être réalisés de manière à causer le moins de dommages possible au ause et être éventuellement compensés par la préservation des végétaux ou le replantement.
Dans la mesure du possible, évitez tout ce qui endommagerait inutilement la terre.
Les solutions d'autonomie peuvent vous dispenser de tirer de longs câbles ou d'enterrer des conduites d'eau ou d'évacuation vers les égouts.
→ L'abondance de lumière naturelle dans la maison améliore le confort des espaces intérieurs et limite les besoins en éclairage artificiel. De grandes baies vitrées bien positionnées accentuent la communication entre intérieur et extérieur.
Dans l'hémisphère Nord, la plupart des maisons sont orientées vers le sud pour profiter du soleil au maximum; dans l'hémisphère Sud, elles font face au nord.
Toutefois, l'orientation doit aussi tenir compte du site et des vues possibles sur le paysage ou la côte.
→ L'intégration de patios et de terrasses dans la forme générale de la maison contribue à y faire entrer la lumière naturelle et permet de créer des puits de lumière et des espaces extérieurs ombragés.
→ Concentrez la lumière dans les espaces les plus utilisés dans la journée. En général, les pièces privées, comme les chambres et les salles de bains, nécessitent moins de lumière naturelle.
→ Les espaces ouverts aux surfaces claires font mieux circuler la lumière dans toute la maison. Les escaliers peuvent aussi servir de puits de lumière quand ils sont éclairés par une fenêtre de toit.
→ Multiplier les ouvertures - baies vitrées ou fenêtres de toit - accentue considérablement la qualité de la luminosité.
Des sources lumineuses complémentaires, comme les conduits ou les réflecteurs de lumière naturelle, permettent d'éclairer les angles sombres.
→ Si possible, employez des matériaux disponibles localement afin de réduire les trajets de transport (qui aggravent l'empreinte carbone de la construction) et de mieux tenir compte du lieu.
→ Choisissez des matériaux convenant au climat et au cadre naturel, sans oublier les aspects esthétiques et durables.
Les sites côtiers ou de haute montagne, aux conditions météo difficiles, exigent des matériaux résistant aux changements de saison, aux vents violents et, sur le littoral, à la corrosion du sel des embruns.
→ Étudiez l'impact des conditions météorologiques et saisonnières extrêmes.
Les matériaux demandant peu d'entretien peuvent être les mieux adaptés à des maisons de vacances qui sont entièrement fermées lorsqu'elles ne sont pas habitées.
→ Trouvez le bon équilibre entre les matériaux nécessitant peu d'entretien et les traitements qui y sont appliqués, susceptibles d'introduire dans l'environnement des produits toxiques ou des substances chimiques nocives.
→ Faites appel à des artisans de la région afin de réduire les déplacements journaliers et de tirer profit de leurs connaissances des conditions propres à l'environnement local.
→ Recherchez des sources d'approvisionnement durables, comme le bois provenant de forêts à gestion durable.
Méfiez-vous des fournisseurs non labellisés.
Achetez de préférence du bois de la région pour réduire l'empreinte écologique.
→ Assurez-vous que le bois choisi convient à l'usage que vous souhaitez en faire. Les revêtements, en particulier, nécessitent des bois adaptés aux conditions climatiques.
→ Tirez le meilleur profit de la malléabilité naturelle du bois, matériau qui peut servir de multiples façons, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Le thuya géant, le mélèze et le sapin de Douglas sont couramment employés pour les revêtements et les pignons. Pensez aussi à d'autres bois produits dans votre région.
→ L'exposition aux intempéries a tendance a modifier la teinte et la patine du bois et à le faire griser naturellement.
→ Envisagez d'utiliser du bois recyclé et d'autres matériaux de récupération, comme la pierre, la brique et l'acier. Le recyclage permet d'avoir recours à certains matériaux, comme les bois durs menacés d'extinction, indisponibles sous une autre forme.
La pierre recyclée d'origine locale possède un aspect « organique» sur le plan esthétique et peut constituer une solution adaptée au contexte local.
→ La masse thermique de la pierre est beaucoup plus élevée que celle du bois qui, lui, nécessite une forte isolation.
En revanche, la lourdeur de la pierre rend son transport plus difficile et plus coûteux.
Elle est aussi moins adaptée aux structures sur pilotis.
→ Un toit végétal atténue l'impact visuel de la construction dans le paysage, contribue à la biodiversité et réduit les risques d'inondation.
→ Pensez également à d'autres modes naturels ou traditionnels de construction, comme le pisé, actuellement remis au goût du jour et réinterprété par les architectes et concepteurs contemporains.
La préfabrication en usine d'une maison (ou de ses principaux éléments) réduit notablement le temps et la main-d'œuvre nécessaires à la construction sur le terrain.
Elle permet aussi de limiter les coûts et l'empreinte carbone du projet, les déplacements quotidiens sur place étant moins nombreux.
→ Laccessibilité doit être prise en compte dans la livraison d'une construction préfabriquée ou modulaire sur un terrain isolé. La taille et le poids des modules sont des facteurs importants pour le transport par camion ou bateau, voire hélicoptère.
→ Malgré l'énergie consommée dans la production de l'acier, ce matériau peut avoir un impact écologique relativement faible lorsqu'il est employé pour une ossature légère préfabriquée, étant donné les avantages de la construction modulaire.
→ Les matériaux recyclés peuvent aussi jouer un rôle important, et écologique, dans les systèmes préfabriqués.
→ L'isolation à haute performance peut et doit être intégrée aux modules préfabriqués et aux structures non-préfabriquées afin de réduire la déperdition de chaleur et de réguler la température intérieure.
Les ossatures préfabriquées en usine sont généralement dotées d'une excellente isolation.
→ Les techniques de préfabrication servent également à réaliser des composants, comme les panneaux structurels isolés, qui rendent la construction plus rapide avec des matériaux durables à haute isolation.
→ Grâce à une isolation complète et efficace, l'énergie est conservée et la température intérieure régulée. Elle joue un rôle capital dans toute construction.
→ L'isolation est d'autant plus cruciale dans les maisons et refuges autonomes, lorsque le chauffage et l'énergie produits sur place sont limités, en particulier durant les mois les plus froids.
→ Veillez à isoler parfaitement les murs et le toit, ainsi que le plancher si la maison est surélevée par rapport au sol.
→ Rappelez-vous que l'isolation permet de réguler la température hiver comme été
Par conséquent, les maisons ne servant que l'été doivent, elles aussi, être bien isolées là où c'est possible, afin d'être protégées toute l'année contre les fortes variations de température et d'humidité.
→ Ayez recours à des isolants naturels, comme la laine ou le chanvre, et à des matériaux recyclés comme les textiles.
→ Les normes d'efficacité énergétique de l'habitat passif exigent une isolation, des vitrages et une étanchéité à l'air de haute performance dans toute la maison, afin que l'évolution de l'environnement intérieur soit maîtrisée.
→ Assurez-vous que l'architecte et l'entrepreneur aient une bonne connaissance des conséquences des «ponts thermiques» qui se produisent quand la haute conductivité d'un matériau compromet ou interrompt le rôle des couches d'isolation, ou crée un pont qui les franchit. Ce phénomène affecte le contrôle de la température et favorise l'humidité et la condensation.
→ Les fenêtres et les portes vitrées constituent un autre élément majeur de l'enveloppe du bâtiment et sont responsables de la conservation ou de la perte d'énergie ou de chaleur.
→ Sous les latitudes froides, le triple vitrage à haute performance remplace aujourd'hui couramment le double vitrage.
→ Prêtez aussi attention au vide qui sépare les couches de vitrage et à l'épaisseur globale du vitrage. Plus cet espace est grand, plus il est efficace.
→ Les normes d'efficacité énergétique de l'habitat passif imposent en général un triple vitrage à l'air ou à l'argon.
→ Un vitrage rempli à l'argon ou au krypton est généralement plus efficace qu'un vitrage rempli d'air, car la conductivité thermique du gaz est inférieure à celle de l'air. Gaz non toxique, l'argon réduit la condensation et peut permettre d'intercepter les rayons ultraviolets.
→ Pensez également à réduire l'impact du vitrage et du facteur solaire l'été en prévoyant des avant-toits, des jalousies ou des pare-soleil limitant l'effet du soleil à son zénith (voir Ventilation, page 254).
Une maison neuve bien conçue, bien construite et bien isolée peut tirer profit d'une ventilation double-flux à récupérateur de chaleur. Ce système permet de garder la chaleur tout en faisant circuler de l'air neuf et de réduire l'humidité dans la maison.
→ Dans les maisons très bien isolées et répondant aux normes d'efficacité énergétique de l'habitat passif, la ventilation double-flux est essentielle pour assurer la qualité de l'air et maîtriser l'humidité.
→ En général, la ventilation double-flux fait circuler l'air vicié et le remplace par un air neuf et filtré qui vient de l'extérieur.
Elle retient la chaleur et la transfère vers l'air neuf, afin que de l'air chaud circule à l'intérieur du bâtiment et que la chaleur ne s'échappe pas.
→ Ne pas confondre la ventilation double-flux avec la pompe à chaleur air-air qui réchauffe l'air extrait de l'extérieur à l'aide d'une pompe électrique.
› Pensez également aux avantages de la chaleur qu'émet et diffuse en quantité modeste l'entourage de briques ou de pierres d'un poêle ou d'une cheminée à bois, par exemple. Les bénéfices peuvent être tangibles dans une maison bien isolée.
→ Dutilisation de la chaleur naturelle émise par le soleil, ce qu'on appelle aussi le facteur solaire, est une stratégie « passive» de bon sens qui doit être sérieusement étudiée.
Durant les mois les plus froids, la chaleur solaire captée par les baies vitrées chauffe la maison, à condition que celle-ci soit bien isolée et que le vitrage soit suffisamment performant pour que la chaleur soit conservée.
→ Dans l'hémisphère Nord, le facteur solaire est le plus efficace avec les fenêtres et vitrages orientés au sud. Dans l'hémisphère Sud, ils doivent être orientés au nord.
→ Les grandes surfaces vitrées permettent aussi d'éclairer l'intérieur et de limiter l'éclairage artificiel.
→ Dans le placement des fenêtres, il faut trouver le bon équilibre entre l'exploitation du facteur solaire et l'intimité, le panorama offert par les baies vitrées et la communication du rapport entre intérieur et extérieur.
Pour éviter que le facteur solaire ne provoque pas la surchauffe de l'habitation, en plein été, pensez aux avant-toits, aux terrasses couvertes, aux jalousies orientables, aux volets et aux pare-soleil.
→ Les panneaux photovoltaïques sont aujourd'hui l'une des sources d'énergie renouvelable les plus courantes, en particulier pour la microproduction énergétique.
→ Ces panneaux produisent de l'électricité grâce aux rayons du soleil qui passent à travers des cellules composées de couches de matériaux semi-conducteurs, comme la silicone.
→ Avant de vous engager à installer des panneaux photovoltaïques, utilisez un outil d'analyse du potentiel solaire qui vous renseignera sur les avantages de cette énergie par rapport à d'autres sources renouvelables.
→ Prenez conseil auprès d'un spécialiste pour choisir le meilleur emplacement et le nombre de panneaux photovoltaïques nécessaires pour alimenter votre maison en énergie.
→ En général, ces panneaux sont installés sur le toit d'une maison ou d'une annexe, comme un garage ou une grange.
→ Il est possible d'installer des ensembles de panneaux photovoltaïques sur un emplacement plus élevé que la maison, afin de tirer le meilleur profit du déplacement du soleil. Consultez au préalable la réglementation et assurez-vous de disposer de tous les permis et autorisations.
→ Afin de réduire les besoins en électricité, installez des appareils et des éclairages à faible consommation, comme des ampoules à LED.
→ Parfois associés à des panneaux photovoltaïques, les panneaux solaires thermiques produisent de l'eau chaude et non de l'électricité.
→ Aussi appelés capteurs solaires thermiques, ils sont installés sur les toits ou annexes.
→ La plupart des panneaux solaires thermiques renferment des tubes ou des capteurs plans remplis d'eau, douce ou salée, ou de solutions antigel. Le soleil réchauffe le liquide contenu dans les tubes, lequel sert à son tour à chauffer l'eau de la maison grâce à un système d'échange thermique.
L'eau chaude est stockée dans des citernes, prête à l'emploi.
→ Les panneaux solaires thermiques sont couramment associés à d'autres systèmes de chauffage de l'eau qui se mettent en marche lorsque le soleil ne suffit pas à subvenir aux besoins du foyer. Parmi ces systèmes complémentaires, on trouve les chaudières électriques ou à biomasse.
Selon leur nombre, leur emplacement et la puissance du soleil, les capteurs solaires thermiques peuvent aussi alimenter en eau chaude les radiateurs et les chauffages par le sol.
→ Les vents légers et les petites brises sont à la fois une source d'énergie et un mode de ventilation et de rafraîchissement de la maison pendant les périodes les plus chaudes de l'année (voir Ventilation).
→ L'installation et l'utilisation d'une éolienne productrice d'électricité nécessitent d'étudier et d'évaluer la vitesse des vents dominants.
Des permis peuvent également être requis.
→ Une éolienne ne convient qu'à certains sites ruraux et côtiers, où la force du vent est suffisante pour garantir un retour sur investissement.
Les lieux élevés ne sont pas les seuls sites appropriés. Une éolienne peut être installée à une faible hauteur à condition que l'espace soit assez dégagé ou que le vent soit conduit vers elle.
→ Certains lieux très exposés au vent ne conviennent pas aux éoliennes en raison du risque de dommages graves en cas de tempête.
→ Une petite éolienne fixée au toit de la maison fournira très peu d'énergie. La plupart des éoliennes domestiques doivent être montées sur un mât, relativement près de l'habitation.
→ N'oubliez pas de tenir compte de l'impact des mâts et des pales sur l'environnement.
Il faut creuser des fondations pour les mâts dont l'impact visuel peut, en outre, être délicat dans les zones sensibles. Les éoliennes peuvent aussi faire du bruit, bien que modestement pour une éolienne de petite taille.
→ Depuis des siècles, éoliennes et moulins servent à pomper l'eau pour l'évacuation, l'irrigation et les besoins du foyer.
→ Les éoliennes à petites lames sont encore courantes notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, en Afrique et dans les Amériques. Elles servent à pomper l'eau des puits et des nappes aquifères.
→ La plupart des éoliennes sont reliées à des engrenages et à un vilebrequin qui convertissent le mouvement - ou l'énergie - des pales en un mouvement de pompage, dans lequel une tige fait monter l'eau par l'intermédiaire d'un piston.
→ L'un des bénéfices immédiats du vent est la ventilation naturelle qui permet au propriétaire d'un habitat autonome de ne pas dépenser d'énergie en climatisation.
→ La ventilation naturelle créée par l'ouverture des fenêtres et des portes rafraîchit considérablement l'intérieur pendant les mois les plus chauds, à condition de provoquer des courants d'air. Le refroidissement par ouverture des fenêtres l'été relève aussi de l'habitat passif.
→ Le passage transversal couvert est un autre mode de rafraîchissement de l'intérieur, avec ses extrémités ouvertes sur l'avant et l'arrière, ou sur les côtés.
→ Ce type de passage s'inspire des usages traditionnels comme dans les dogtrots, maisons du Midwest américain : au centre de l'habitation, un espace ouvert - qui sert aussi de terrasse ouverte des deux côtés, sous la pente du toit - laisse passer l'air au cœur de la structure, les pièces fermées étant disposées de part et d'autre.
→ Le tirage thermique est un autre mode d'aération naturelle qui aspire l'air froid du rez-de-chaussée et fait sortir l'air chaud des étages. Un escalier produit souvent un effet de tirage thermique : l'air chaud y monte, avant d'être expulsé par des fenêtres de toit ou des bouches d'aération placées juste au-dessus.
→ Des jalousies orientables placées au-dessus de bouches d'aération et, fréquemment, près de vitrages fixes, permettent facilement de faire circuler de l'air frais dans la maison par les chaudes journées. L'hiver, elles peuvent être fermées et scellées.
→ La ventilation naturelle réduit aussi l'humidité, de même que la ventilation double-flux à récupérateur de chaleur (voir page 253), couramment utilisée dans l'habitat passif.
→ Durant les mois les plus chauds et les plus secs, les étangs et bassins situés près de la maison permettent également de rafraîchir celle-ci, ainsi que l'atmosphère des pièces d'extérieur et des terrasses.
→ L'appareil le plus simple pour produire de la chaleur à partir de la biomasse est le poêle à bois.
→ Pourvu qu'il provienne de sources durables et de fournisseurs responsables et locaux, le bois de chauffage est l'une des formes les plus écologiques d'énergie renouvelable.
→ Le bois provenant d'une forêt à gestion durable, ou comme produit dérivé de l'exploitation forestière, agricole ou industrielle, constitue une source écoresponsable. Le replantement effectué dans les forêts à gestion durable a de nombreux avantages écologiques. Le bois peut donc être considéré comme ayant un bilan carbone neutre.
→ La majeure partie de la chaleur d'un foyer ouvert s'échappe par la cheminée, même si celle-ci est équipée d'un registre ou d'un joint d'étanchéité de l'air. Toutefois, un entourage de briques ou de pierres retient une certaine quantité de chaleur.
Un poêle à bois est beaucoup plus efficace (à 75 % environ contre 25 % environ pour une cheminée).
› La plupart des poêles à bois sont en fonte ou acier moulé. Ces métaux chauffent et diffusent la chaleur à des vitesses différentes.
Un poêle en acier chauffe plus vite, mais un poêle en fonte retient plus longtemps la chaleur résiduelle.
Assurez-vous que le tubage et le système de ventilation soient efficaces. Un poêle mal installé ou laissant échapper des fumées peut provoquer une intoxication au monoxyde de carbone. Il est donc important d'installer aussi une alarme au monoxyde de carbone.
→ Empêchez les jeunes enfants de toucher la surface ou les conduits brûlants d'un poêle à bois.
› Plusieurs poêles à bois peuvent être nécessaires pour chauffer différentes parties d'une maison autonome.
→ Étudiez soigneusement l'emplacement du poêle en veillant à ce que la chaleur soit la mieux diffusée. Fixés au-dessus d'un poêle, de simples ventilateurs de convection peuvent diffuser l'air chaud dans de grandes pièces.
→ Ne brûlez que du bois séché et prévoyez une remise à bois sèche et assez grande pour en avoir toujours à disposition. De façon générale, le bois doit être séché pendant un ou deux ans.
→ Dans un poêle à combustibles multiples, on peut brûler du charbon sans fumée, par exemple, produit qui, cependant, n'est pas une source d'énergie renouvelable ou à bilan carbone neutre.
→ La plupart des chaudières à biomasse étant dotées de systèmes électriques d'allumage et de contrôle, prévoyez aussi une alimentation électrique.
→ Certaines communes investissent dans des centrales à biomasse qui desservent plusieurs maisons ou immeubles, voire un village entier. Chaque habitation est alimentée en eau chaude par des conduites enterrées.
Ces systèmes sont économiques et de bon sens. Dans plusieurs villages d'Autriche, par exemple, des centrales à biomasse fonctionnent avec des copeaux et des déchets de bois provenant de l'exploitation forestière et de la production de bois.
→ Des solutions collectives et durables comme celles-ci ne relèvent pas de l'habitat autonome, mais sont des sources d'énergie, intéressantes pour une maison écologique.
→ Alternative écologique à la chaudière à gaz ou à fioul, la chaudière à biomasse produit de l'eau chaude pour le chauffage et l'utilisation quotidienne.
→ Ce type de chaudière fonctionne avec des granulés ou des copeaux de bois. On estime que les granulés compactés sont plus efficaces que les bûches. Leur stockage nécessite moins de place et ils produisent moins de cendre.
→ Les granulés ou les copeaux sont introduits dans la chaudière manuellement ou automatiquement à partir d'une trémie.
Prévoyez une remise près de la chaudière.
→ Une pompe à chaleur géothermique puise dans la chaleur naturelle du sol pour chauffer la maison.
→ Un circuit fermé de tubes en serpentin est enterré soit dans des tranchées, soit dans un trou de sonde, option qui cause moins de dommages dans les sites sensibles.
→ De l'eau salée circule dans le serpentin et se réchauffe au contact du sol. La pompe amplifie et concentre la chaleur recueillie.
→ L'eau ainsi chauffée sert généralement à alimenter un chauffage par le sol, mais peut aussi circuler dans les radiateurs.
→ La température de l'eau n'étant pas très élevée, le système de chauffage doit être efficace et la construction très bien isolée.
→ Une étude géotechnique du terrain doit être effectuée pour évaluer la pertinence d'installer une pompe à chaleur géothermique.
→ La plupart des pompes à chaleur étant équipées d'unités de contrôle électriques, une alimentation électrique sera nécessaire, grâce à des panneaux photovoltaïques ou à d'autres sources renouvelables.
→ Pour une efficacité maximale, certains fournisseurs conseillent de faire fonctionner la pompe à chaleur 24 heures sur 24.
→ L'été, il est possible d'inverser le système pour rafraîchir l'habitation.
→ Il existe aussi des pompes à chaleur hydrothermiques. En circuit ouvert, la pompe puise de l'eau dans une rivière, un lac ou un étang et en extrait la chaleur par compression. En circuit fermé, elle fonctionne comme une pompe géothermique : un liquide réfrigérant circule dans des tubes immergés dans un lac ou un étang. La chaleur relative du lac est transmise au réfrigérant et amplifiée dans la pompe.
→ La pompe à chaleur air-eau extrait la chaleur de l'air extérieur et l'amplifie, généralement avec un système air-eau qui chauffe l'eau d'un chauffage par le sol ou de radiateurs.
→ La chaleur naturelle du sol et de la terre est utilisée sous d'autres formes pour protéger et isoler la maison.
→ L'une des manières courantes d'exploiter la chaleur naturelle est d'adosser une partie de la construction à un coteau, afin que la terre chauffe doucement la maison.
Traditionnellement, dans les granges bâties sur des dénivelés, le bétail restait au chaud au rez-de-chaussée.
→ Dans ce type de construction, il faut veiller à assurer l'étanchéité de la maison à l'eau, grâce à des vides sanitaires ou des membranes empêchant les remontées d'humidité par le sol.
→ De même, un toit végétal sur une base de terreau peut isoler naturellement la maison.
En outre, il dissimule celle-ci dans le paysage et contribue subtilement à la biodiversité.
Là encore, un système de membranes est indispensable pour assurer l'étanchéité.
→ Dans certains cas, une microgénératrice hydroélectrique peut fournir de l'énergie renouvelable.
→ Il faut évidemment disposer d'une source d'eau en mouvement, comme un cours d'eau, ainsi que d'un permis d'installation.
→ Pour obtenir une production d'électricité régulière, le mouvement de l'eau doit être adéquat et constant. La pression de l'eau doit aussi être suffisante pour faire tourner les pales de la microturbine qui produit l'énergie.
→ Des études techniques de faisabilité sont nécessaires pour évaluer l'adéquation d'une source hydroélectrique.
→ Lorsque les conditions sont réunies, on dispose ainsi d'une énergie propre et renouvelable, mais aussi constante, contrairement à l'énergie éolienne ou aux panneaux photovoltaïques.
→ En raison de la fragilité des cours d'eau et de la complexité des règlements de protection, les projets de microhydro-électricité sont souvent mis en œuvre à l'échelle d'un quartier ou d'une commune.
→ Les grandes installations hydroélectriques qui fonctionnent en Norvège, en Tasmanie et au Canada, notamment, contribuent de façon importante à la production d'énergie verte, grâce à une technologie qui a fait ses preuves.
L'approvisionnement en eau est un aspect essentiel de tout habitat autonome. En l'absence de réseau, la présence d'une source est indispensable. Mais ce n'est pas un obstacle insurmontable car de nombreuses maisons et communes disposent de sources et de puits privés.
→ Une eau propre et potable ne doit contenir aucune substance risquant de la polluer ou de la contaminer. Si les puits privés sont courants, consultez tout de même un spécialiste qui étudiera le terrain, la profondeur requise pour le forage et le type de pompe.
→ Il est souvent obligatoire de disposer d'un permis de forer un puits privé.
→ La profondeur est un élément capital.
Mais plus le puits est profond, plus son forage coûte cher !
→ Le grand avantage du puits est sa fiabilité.
Un puits profond fournit de l'eau propre et permet de ne pas dépendre de précipitations régulières pour remplir les citernes.
→ Les pompes qui puisent de l'eau grâce à l'action d'une éolienne sont une alternative traditionnelle aux pompes électriques (voir Le vent et l'eau, page 254), souvent présentes sur les terres agricoles.
→ Source évidente, la récupération de l'eau de pluie est toutefois tributaire de la capacité de stockage et de la fréquence des pluies.
Dans les régions à faibles précipitations ou prédisposées à la sécheresse, un puits sera plus approprié.
→ L'eau de pluie qui coule des toits et dans les gouttières peut être récupérée dans des citernes. Celles-ci peuvent être enterrées pour faciliter la circulation et conserver l'eau dans un endroit frais et sûr.
→ En fonction de la localisation des citernes, une pompe peut être nécessaire pour alimenter la maison en eau.
→ Tant que l'eau de pluie collectée est stockée dans un endroit propre, un simple système de filtration devrait permettre de la rendre potable.
→ Il est parfois possible de puiser dans un cours d'eau local, mais il faut généralement obtenir un permis et contrôler la qualité de l'eau.
→ Ressource naturelle et renouvelable, l'eau doit tout de même être utilisée avec modération, notamment grâce à des toilettes à petite ou double chasse d'eau et aux douches plutôt qu'aux bains.
→ Dans certaines régions du monde, comme l'Australie rurale et certaines parties de l'Amérique, des citernes supplémentaires peuvent être nécessaires pour combattre les incendies.
→ Si vous envisagez de construire une piscine, pensez à une piscine naturelle, bordée de roseaux et de plantes qui assurent la propreté, l'oxygénation et la filtration. Leau doit néanmoins être mise en mouvement par une pompe.
Les eaux grises sont des eaux sales produites par la vaisselle, les douches, etc.
→ Les eaux grises peuvent être filtrées et recyclées afin d'être réutilisées, notamment pour l'arrosage ou les chasses d'eau, un avantage dans les régions à faibles précipitations.
→ Le système de traitement le plus courant est la fosse septique : les matières solides se déposent au fond de la fosse, tandis que l'eau, qui coule lentement dans des conduites enterrées, est filtrée en passant par des couches de terre, de sable et de gravier.
Il faut en général vider la fosse deux fois par an.
→ Les maisons autonomes sont souvent situées dans des zones environnementales sensibles où l'aménagement paysager et la construction doivent être réalisés de manière scrupuleuse.
→ Sont concernés l'aménagement et les plantations effectués autour de la maison.
Toute intervention doit rester minimale.
→ L'approche naturelle vise à supprimer toute distinction entre le jardin et le paysage environnant.
Elle privilégie l'espace ouvert, sans clôtures, ni murs ni autres délimitations.
→ Pendant la construction, évitez au maximum de bouleverser le paysage, y compris lors des creusements pour l'installation de fosses septiques ou de citernes de stockage de l'eau.
→ Dans la mesure du possible, respectez la topographie du terrain. Prévoyez des emplacements discrets pour les bâtiments, les citernes, etc. Respectez aussi les arbres existants qui peuvent être soumis à des arretés de protection.
→ La réglementation peut également concerner l'aménagement paysager de la propriété et/ou l'installation de clôtures.
→ Il est fréquent que les excavations et la construction causent des dommages, par la destruction d'arbres ou d'arbustes notamment. Le replantement peut alors permettre de rétablir l'équilibre et d'atténuer l'impact de la maison sur le paysage.
→ Tout replantement dans des lieux sensibles doit tenir compte du contexte.
Seuls peuvent être plantés des arbres, arbustes, plantes et herbes indigènes, adaptés à la situation géographique et climatique locale. L'atmosphère salée du littoral étant particulièrement rude, choisissez avec soin les plantes destinées à des maisons maritimes.
→ Les plantations nouvelles peuvent servir à apporter de l'ombre à la maison et à limiter l'impact du soleil estival sur les zones plus exposées.
→ Dans les régions à faibles précipitations, plantez des espèces qui supportent la sécheresse et demandent peu d'arrosage.
→ Lorsque l'arrosage est nécessaire, pour de jeunes plantes par exemple, prévoyez de récupérer l'eau de pluie ou de recycler les eaux grises.
→ Pour une maison totalement autonome, pensez à des végétaux comme des arbustes ou arbres fruitiers, des oliviers, etc., qui vous permettront aussi de vous nourrir.
→ La végétation plantée le long d'une terrasse, couverte ou non, en fait une pièce d'extérieur accueillante par l'ombre et la fraîcheur qui la caractérisent.
→ Une pièce d'extérieur permet d'estomper la limite entre les espaces de vie intérieurs et de plein air, et favorise les rapports avec le paysage.
Dans les sites dont la beauté naturelle est exceptionnelle, les pièces d'extérieur s'imposent afin d'apprécier pleinement l'environnement.
→ Certains accordent à ces espaces de plein air plus d'importance qu'aux pièces intérieures. Il est possible d'y faire la cuisine, d'y manger et de s'y détendre en profitant du panorama.
→ Prévoyez des pièces d'extérieur dans les plans de votre maison afin de disposer de possibilités différentes selon les saisons ou le moment de la journée. En plein été, une terrasse couverte apporte de l'ombre dans la journée, tandis qu'une terrasse non couverte ou un toit-terrasse est agréable le soir.
→ Les foyers ouverts et les barbecues transforment les pièces d'extérieur en lieux de réception multifonctionnels.
En prévoyant des espaces de plein air, pensez à protéger votre intimité, notamment dans les lieux fréquentés par le public.